Faire le tri des affaires d’un proche décédé, comment s’y prendre ?

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Lorsqu’un deuil survient, on est submergé par un flux d’émotions diverses : la tristesse bien sûr, mais aussi la colère, voire une forme de culpabilité. Malgré cet ébranlement, nous sommes amené•e•s à devoir prendre toute une série de décisions. Très vite la question du tri des affaires personnelles du défunt se pose. Celle-ci est souvent délicate.

Prendre son temps

Pour certain•e•s, la simple vue des objets qui ont appartenu à l’être cher décédé est devenue tout simplement insupportable. L’envie de se séparer des objets peut être perçue comme salvateur. Or cet empressement peut parfois s’avérer regrettable dans le cheminement du deuil. Il faut donc prendre le temps, éviter la précipitation et se préparer à réaliser ce tri en toute sérénité.

La méthode OSER

Pour vous aider dans ce cheminement, mettez en pratique la méthode OSER que j’ai développée pour vous permettre de poser des choix sans regret. Avant de commencer, préparez-vous mentalement et physiquement, car effectuer un tri demande concentration et pas mal d’énergie.

Voici les différentes étapes :

O – Oser se poser les bonnes questions

Il s’agit d’un moment d’introspection. Ce moment est essentiel pour identifier :

  1. la relation que vous avez aux objets en définissant votre « profil »
  2. le pourquoi ou l’objectif du tri

Dans le cas précis du tri des affaires ayant appartenu à un proche disparu, le caractère émotionnel prend rapidement le dessus. On n’arrive plus à faire la différence entre l’objet et la personne à qui il a appartenu. En fonction de l’état dans lequel on se trouve soi-même, on aura tendance à se débarrasser de tout (par exemple lorsque l’on est en colère) ou au contraire à tout conserver (par exemple, en cas de culpabilité). Identifier où l’on se trouve dans son parcours de deuil peut être très utile également.

Le modèle le plus connu pour le cheminement du deuil est, sans doute, celui d’Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre pionnière de l’étude des soins palliatifs. En 1969, elle décrit pour la première fois, un processus psychologique qui passe par 5 étapes différentes :

  • le déni
  • la colère
  • la négociation
  • la dépression
  • l’acceptation

Il faut alors se rappeler ses objectifs et évaluer les moyens dont on dispose pour y arriver :

  • Pour quelle raison vais-je effectuer le tri ? (est-ce, pour faire votre deuil, pour vous séparer de multiples objets qui ravivent votre chagrin quotidiennement, en vue d’un déménagement, pour donner une nouvelle fonction à la pièce, pour démarrer un nouveau chapitre de votre vie… ?). Cette question est essentielle pour pouvoir vous projeter et aller dans l’action sans regret.
  • Suis-je capable de le faire seul•e ? Ai-je besoin d’une aide extérieure ?
  • Par où vais-je commencer ?
  • Quelles sont les possibilités qui s’offrent à moi pour les objets que je ne souhaite plus garder ?

S – Sélectionner ses propres critères

Ici, il est important de penser à vous. Il s’agit bien de vos critères. Ne vous mettez pas à la place de la personne disparue ni à la place de vos enfants ou d’autres proches du défunt. Lorsque vous aurez terminé votre tri, laissez, au besoin, les autres proches faire le leur.

Déterminez des critères objectifs tels que :

  • l’utilité (en ai-je vraiment besoin ?)
  • l’état de l’objet
  • le nombre
  • le modèle
  • la taille

L’idée est de créer un arbre décisionnel qui vous permette rapidement de savoir quoi faire de l’objet. Mettez-le de préférence par écrit. Je vous recommande d’en créer un par grande catégorie d’objet (vêtement, objets de collection, matériel loisir …). Ces arbres décisionnels sont des outils que j’utilise fréquemment dans mes programmes de coaching.

E – Pour exprimer ses émotions

C’est une technique qui vient du Japon. Celle-ci est bien précieuse pour les objets à valeur sentimentale. C’est Marie Kondo qui en parle dans son livre « La magie du rangement ». Je vous conseille vivement de l’appliquer quand vous rencontrez des difficultés à poser un choix sur base des critères évoqués ci-dessus. La technique est la suivante : prenez l’objet dans vos mains et serrez-le contre vous. Soyez à ce moment-là à l’écoute de vos émotions. Si vous ressentez de la joie, du bonheur, conservez-le sinon séparez-vous-en. Il se peut toutefois que vous ne parvenez pas à vous en séparer bien qu’il vous apporte de la tristesse. Alors, dites simplement « Merci » ou « Au revoir » à l’objet. Vous vous sentirez mieux après.

R – Pour réaliser le changement

Prenez 5 caisses (à conserver, à stocker, à donner, à vendre, à jeter/à recycler). Commencez le tri par les objets qui ont peu de valeur sentimentale à vos yeux. Par exemple : les chaussettes, les cravates, les foulards… Ce tri devrait être plus facile. Vous gagnerez en confiance au fur et à mesure de sa progression.

Le tri des affaire d’un proche décédé est un mouvement itératif

Je vous l’ai dit, effectuez VOTRE tri. Ensuite, pour les objets que vous ne souhaitez pas garder vous-même, proposez-les aux autres proches pour qu’ils fassent leur propre tri. Surtout, n’acceptez pas de conserver les objets chez vous « en attendant ».

En conclusion, commencez le tri lorsque vous vous sentirez prêt•e physiquement et mentalement pour éviter tout regret par la suite.

Soyez So Organised !